Cuba Baila y bien
17.3.06
  Ici commmence ma chronique Havanaise...rappelez vous que que toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existée serait purement forfuite.
De retour a la havane

«Llegamos al aeropuerto internacional José Martí…» Le commandant de bord, qui semblait le premier satisfait d'être enfin rendu à destination, terminait son cérémonial de bienvenue d'un ton guilleret. A peine sortit de l'ambiance climatisée de la carlingue, le soleil de la mi-journée qui chauffait le tarmac à blanc depuis le matin draina sur le visage de Dan une brise brûlante comme refoulées d'un sèche-cheveux.
Il emboîta le pas d'un couple de touristes espagnols puis, arrivé en bas de l'escalier métallique, posant pied à terre, il sentit se diffuser dans sa chair une sensation étrange mêlant excitation et bonheur à une pointe de doute et de mélancolie.
- La Havane, me voila...
Il avait parlé à mi-voix, attirant l'attention de l'espagnol qui leva la main en gage de complicité.
Il commençait enfin à se relâcher laissant loin derrière l'ambiance blafarde de l'hiver parisien. Balayant des yeux l'aéroport qui exhalait un parfum ambigu de mystère au milieu d'une atmosphère chaleureuse, il scruta cette bâtisse d'apparence moderne, surprenante par son architecture audacieuse. Des pylônes métalliques rouges supportaient une superstructure d'un béton coloré que d'immenses baies vitrées illuminaient d'une lumière intense. Mais Dan accéléra le pas, deux charters étaient annoncés : l'un en provenance de Madrid, l'autre de Rome. La cohue annoncée l'effrayait. Il courrait maintenant pour éviter l'inéluctable corvée mais en pure perte car la vaste salle où il venait d'entrer était déjà à moitié pleine. D'un bref coup d'œil, il évalua la queue la plus rapide :
- Çà devrait aller plus vite cette fois ci… le contrôle de police s'améliore… Plus qu'une dizaine de personnes devant moi… pensa-t-il en estimant le temps restant.
- C'est incroyable…ici il y a au moins cinq minutes d'attente par personne…à Orly on passe en moins d'une minute...
Cherchant une contenance pour passer le temps, il reprenait le compte de ses visites. Il avait mis les pieds pour la première fois à Cuba il y a cinq ans de cela, puis l'année suivante et, ensuite, deux ou trois fois par an…
De nouveau, il se hérissait en se remémorant les longues heures perdues à attendre en files indiennes, exténué par le voyage et fébrile d'impatience. La fois dernière, il avait frôlé l'incident en voulant forcer la barrière d'une contrôleuse qui l'avait gentiment rembarrée et prié de réintégrer la file. Décidément, il ne portait pas dans son cœur cette police aéroportuaire...
La file d'à côté n'était pas de tout repos. La chose avait l'air de plutôt mal s'engager pour un jeune américain, court sur patte, brun, et au geste vif. Mais le tour de Dan arrivait maintenant.
- Encore une petite épreuve à passer se dit-il. Avec les sempiternelles interrogations du policier:
- ¿En que hotel esta hospedado ? ou bien, une autre formule apparue plus récemment :¿Es la primera vez que usted viene a Cuba ? ».
La première question permet de vérifier que le touriste à bien rempli son obligation légale de réserver une chambre d'hôtel, pour au moins trois jours.
- Bon, là je comprend se dit Dan. Ils s'assurent qu'un minimum de devises sera bien dépensé, conformément aux consignes de l'administration castriste. Mais, la seconde question ? Elle est idiote, à la limite du perfide… , pensa Dan.
En effet, elle est censée vérifier la bonne foi du touriste. Mais pourquoi diable irait-on cacher ses précédentes visites à Cuba ? Qui imaginerait un espion - à la solde d'une puissance ennemie (les Etats-Unis comme il se doit) - tomber dans un piège tellement subtil ?
- Quels plaisantins ces flics ! s'énervait Dan.
Une fois franchi le cap de l'hygiaphone, une fois passée cette porte donnant dans le hall à valises, encore un dernier effort à attendre les bagages…
A côté, l'américain n'était pas au bout de ses peines. Visiblement, il ne disposait pas du sésame : cette fameuse réservation d'hôtel. Au prise avec un policier en guise de géo, il s'escrimait à rendre intelligible son mauvais espagnol. Dan savait qu'ils allaient lui proposer trois nuits parmi les meilleurs hôtels du centre, les plus chers aussi… Le policier l'accompagna au téléphone placé à deux mètres de là.
Les bagages défilaient depuis un moment et après trois-quarts d'heure d'attente l'unique valise de Dan apparaissait enfin à l'embouchure du tapis roulant. Il soupira :
- Cette fois j'y suis… roulant sa valise avec conviction jusqu'à la sortie.
Il ne ressentait plus le pincement au cœur de ses toutes premières visites. Cela signifiait que maintenant il était là, presque chez lui…Simplement, il entrecoupait ses nombreux déplacements professionnels dans toute l'Amérique Latine par des visites éclairs à Cuba, probablement en guise de thérapie contre la lassitude de sa vie parisienne et d'interminables semaines de bureau. Ici, il n'avait pas mal, il oubliait jusqu'au souvenirs même de ses douleurs d'estomac. D'ailleurs, oubliés les perpétuels épisodes de digestion lente de son quotidien, il avalait ses séjours havanais par gorgées gargantuesques laissant une rumba lancinante instiller dans ses veines une inextinguible frénésie de vivre, en mesure avec les battements de son cœur. Il se laissa volontiers submerger par un sentiment de bien-être qui, dans une dynamique inconsciente et incontrôlable, chassait au loin toutes pensées déplaisantes .
 
Comments:
hello
meme si toute ressemblance.......autant rester proche de la réalité!
A Jose Marti on ne sort pas de l'avion sur le tarmac mais directement dans l'aéroport
Les américains arrivent dans l'autre aéroport (le vieux )!!
 
salut olivier, je partage ta passion pour cuba et le peuple cubain, aprés plusieurs destinations latines je me suis rendu a l'évidence que cuba est une destination sure et sans danger, le systéme politique trés discutable et discuté a cet avantage parmi les nombreux inconvénients pour les cubains !
mais pour nous les "yumas" tout est possible et sans aucun risque, donc si l' on aime le contact humain, la salsa, le rhum , les cigares, la féte, il faut aller a cuba chargé de cadeaux, de médicaments, de bonbons et le sourire aux lévres, celui qui en europe est réservé aux jolies photos !
amicalement de manu
 
Merci Gecko pour ton commentaire. Je voudrais répondre au message "anonymous" en précisant que je n'ai pas vraiment vocation de guide touristique même si je pourrais me défendre dans ce domaine, à Cuba notamment. Mais attention, ce blog n'est pas une annexe du guide du routard, donc il y aura du premier degré mais chacun saura le déceler qui il apparaitra. En réalité, je connais pas trop mal l'aéroport José Marti que j'ai arpenté des dizaine de fois, de même que celui de Santiago et de Guantanàmo, le récit fait probablement un amalgame entre ces différents lieux, cela ne devrait pas choquer les doux rêveurs.
 
dis-moi Olivier, lorsque tu dis aimer la culture cubaine, la salsa en particulier, est-ce que tu y inclus le fait de fréquenter une magnifique cubaine, danseuse pro, et d'aller souvent à Stgo ?
D'ailleurs, dans quel reparto de la ciudad tu vis ?
 
Tout cela fait parti intégrante de mes goûts...A qui ai je l'honneur ?
 
Comment çà dans quel reparto (dans le sens de barrio?)?
A la Havane, en el Oriente de Cuba vers Santiago où bien en France ?
Réponse :
à la Havane : "la habana vieja"
à Guantanamo : calle Santa Rita
en France : dans le 93, Aulnay

Je réponds à la question ?
 
OUI, merci des précisions
 
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La chronique de Dan.. sur le site des petites anecdotes cubaines de Paris, de la Havane en poussant jusqu'à Guantànamo...pour les plus motivés.
© Olivier Jahier 2006, tous droits réservés sur photos et textes originaux.

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Un français qui aime la culture cubaine et aspire à partager cette passion avec ceux qui le souhaitent

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